Tuinpark : ce paradis vert qui n’attend que vous !

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Avec les beaux jours (hum) et la période Covid, nous avons tous cette envie irrésistible d’avoir un jardin. “Ha, si seulement, je pouvais ouvrir la porte de ma maison et laisser s’échapper enfants hurleurs, chiens/chats quémandeurs et partenaire râleur.se dans le jardin !”, rêvons-nous. Mais voilà, à moins d’être super riche ou d’avoir acheté sa maison il y a 50 ans, il est aujourd’hui très compliqué d’acquérir un tel bien dans la Randstadt. Heureusement une alternative existe : le tuinpark. Francine vous ouvre les portes de ce paradis vert et vous explique comment vous y faire une place au soleil (ou juste une place en fait, ça sera déjà bien).  

Le tuinpark : l’espace vert des cols bleus

Présents dans tous les Pays-Bas (on en compte 240 000) les tuinparken (ou volksparken) sont des jardins communautaires.  Ces immenses étendues vertes aux abords (ou parfois même à l’intérieur) des grandes villes se partagent en parcelles cultivables. Elles sont mises à la disposition des habitants par les municipalités. Comme partout en Europe, les jardins ouvriers néerlandais sont nés à la fin du 19e siècle. Leur mission ? Donner aux cols bleus du pays l’accès à un espace vert dédié. Coup double : les familles y faisaient pousser leurs légumes pour se nourrir tout en bénéficiant des bienfaits du travail en contact direct avec la terre. Mesure salutaire pour l’esprit ? Après tout, Voltaire défendait déjà cette idée dans Candide et les études actuelles abondent dans ce sens. Aujourd’hui, les tuinparken conservent leur vocation potagère mais sont aussi utilisés pour se détendre et profiter de la nature. Évidemment, il ne sont plus dédiés à une classe sociale particulière mais sont ouverts à tous. Oui, même aux expatriés. La seule condition exigée est d’avoir une résidence permanente dans la municipalité rattachée.

Où trouver les tuinparken de la Randstadt ?

Amsterdam compte une vingtaine de jardins ouvriers que vous pouvez retrouver sur cette carte. Ceux de Rotterdam sont listés ici et vous pouvez retrouver ceux des environs de la Haye sur ce site.

Un emplacement dans un tuinpark à quoi ça correspond exactement ?

Cela dépend du tuinpark et de ses lots disponibles ! La taille d’une parcelle peut aller de 100m2 à 1000m2 et si certains jardins ont une maisonnette d’une vingtaine de mètres carrés, d’autres n’ont qu’une modeste cabane à outils, d’autres, enfin, sont vendues  sans abri aucun. Si vous avez la chance d’obtenir un lot avec cabane, sachez que la plupart d’entre elles n’ont pas de raccordement à l’électricité et que l’eau est coupée pendant les mois d’hiver. Vous ne pourrez loger sur place qu’à la belle saison et de façon un peu fruste.

Le tuinpark : plus de sueur que de sous.

 

Le prix de votre jardin  dépendra du type de parcelle que vous visez et du tuinpark à laquelle elle est rattachée. Mais sachez qu’il faut compter entre 3 000 et 7 000 euros pour acheter un lopin avec cabane et que vous devrez ensuite débourser entre 500 et 700 euros par an pour la rente foncière, la contribution aux charges du volkspark, le coût de l’eau et diverses autres taxes. Si vous optez pour l’option maisonnette, vous aurez aussi une assurance à payer (dans les 80 euros par an).​ Enfin, certains volksparken demandent des cotisations annuelles à des associations locales, dès l’instant où vous souhaitez vous inscrire sur leurs listes d’attente. Pour cela, il vous faudra débourser une cinquantaine d’euros sur plusieurs années. En effet, comme tout concept génial, il connaît ses limites et s’avère complètement saturé. Préparez-vous donc à attendre plusieurs années entre votre inscription et le moment où vous pourrez planter la première graine de votre jardin. 

 

Si le coût pour obtenir son petit coin de natuur est modique, il ne faut pas perdre de vue qu’un tuinpark induit un autre type d’investissement : la sueur. En effet, il vous sera demandé, non seulement d’entretenir votre propre jardin mais également de participer à l’entretien du parc. En fonction des volksparken et de votre bon-vouloir, cela peut représenter jusqu’à une journée par semaine ! 

 

Comment décrocher le jack spot ?

Vous n’avez pas peur de vous salir les mains et la patience est votre arme secrète ? Voici comment obtenir votre carré de verdure :

Étape #1:

Choisir le tuinpark qui pourrait le mieux vous convenir (localisation, type de jardins, logement ou non, contraintes…) et le visiter (s’il est ouvert au public).

Étape #2:

Vous inscrire auprès de l’association (ou des associations) auquel il est rattaché (pour Amsterdam, il s’agit de celle-ci) et obtenir le sésame qui vous ouvre les portes de la liste d’attente de votre tuinpark.

Étape #3:

Vous inscrire sur la liste d’attente de votre tuinpark armé de votre sésame.

Étape #4:

Patienter. Longtemps. Et bien penser à payer tous les ans votre/vos cotisations.

Étape #5:

Vous êtes enfin en haut de la liste d’attente ? Restez à l’affût : si certains tuinparken vous joignent dès qu’une parcelle se libère, d’autres s’attendent à ce que vous consultiez régulièrement les annonces sur leurs sites ou dans le parc et à ce que vous les contactiez de vous-mêmes pour les acquérir.

La plupart des volksparken du pays sont ouverts au public. Que vous découvriez tout juste ce principe ou que vous soyez déjà sur liste d’attente, nous ne pouvons que vous conseiller de vous promener dans les allées de ces paradis verts en continuant de rêver au jour où l’une de ces parcelles sera la vôtre.